Du 4 au 12 novembre 2024, des ateliers de consultation ont eu lieu dans les départements de Bouna, Tehini, Nassian, Kong et Dabakala, réunissant l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) et ses partenaires pour discuter de l’avenir du Parc National de la Comoé (PNC). Ces rencontres avaient un double objectif : dresser un bilan des dix années de mise en œuvre du Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG) du parc (2014-2024) et valider les orientations pour les dix prochaines années (2025-2034).
Bilan des ateliers de consultation pour la gestion du Parc National de la Comoé 2024
Le colonel Kouadio Yao Roger, directeur de la zone nord-est de l’OIPR en charge du PNC, a exprimé sa satisfaction quant aux résultats obtenus au cours de la dernière décennie. En effet, la faune et la flore du parc ont connu un renouveau, avec une restauration notable des espèces végétales et un accroissement de la population animale.
Près de 70 à 75 % des prévisions du PAG ont été réalisées, grâce à des programmes de gestion bien structurés et une coopération efficace avec les partenaires et les communautés locales .
Le colonel Kouadio Yao Roger
Les résultats obtenus sont également salués par les partenaires locaux et les représentants des communautés voisines. Mégué Ouattara, vice-président de la jeunesse communale de Bouna, a exprimé son enthousiasme pour le développement du parc : « Nous invitons nos concitoyens à découvrir les merveilles de notre faune et flore, ce parc est une véritable richesse pour la Côte d’Ivoire. » Grâce à l’implication de l’OIPR, des infrastructures d’accueil, telles que des hôtels, ont vu le jour pour permettre aux visiteurs de séjourner au sein du parc et de mieux apprécier la nature.
Lutte contre les menaces persistantes
Malgré ces succès, des défis importants demeurent, notamment l’orpaillage clandestin qui continue de menacer l’écosystème du PNC. Les agents de l’OIPR, en collaboration avec les populations locales, mettent en place un système de renseignements pour surveiller et combattre ces activités illégales. « Travailler en synergie avec les populations riveraines permet de traquer efficacement les orpailleurs dans leurs zones d’action », explique le colonel Kouadio Yao Roger. Cette stratégie a permis de limiter l’impact de ces activités sur le parc, bien que des efforts supplémentaires soient nécessaires pour éliminer cette menace.
Les objectifs des ateliers de consultation du Parc National de la Comoé en 2024
Les consultations ont mis en lumière six axes prioritaires pour le prochain PAG (2025-2034), répondant aux besoins de protection et de gestion durable du parc tout en intégrant les attentes des populations locales :
- Protection et gestion des ressources : Assurer une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles du PNC, en renforçant les mesures de conservation pour préserver la biodiversité.
- Soutien aux populations locales : Favoriser l’implication des communautés voisines dans la gestion du parc, en apportant un appui technique et financier pour encourager des initiatives respectueuses de l’environnement.
- Suivi écologique et recherche : Intensifier les programmes de recherche et de suivi pour mieux comprendre l’évolution de la faune et de la flore, et adapter les stratégies de gestion en conséquence.
- Financement durable : Renforcer les partenariats financiers pour assurer un soutien constant aux actions de préservation.
- Aménagement et gestion des infrastructures : Améliorer les infrastructures existantes pour faciliter l’accès au parc et optimiser l’expérience des visiteurs.
- Intégration régionale : Encourager une coopération accrue entre les collectivités locales pour une gestion partagée et harmonieuse du parc.
Ces axes sont le fruit d’une concertation approfondie avec toutes les parties prenantes et sont consignés dans un document de référence qui orientera la gestion du parc pour les dix années à venir.
Vers une implication accrue des collectivités dans les ateliers de consultation du Parc National de la Comoé
Le colonel Kouadio Yao Roger a exprimé son souhait de renforcer la collaboration avec les collectivités locales, qui ont joué un rôle modéré lors des précédentes années. « La gestion du PNC ne peut se faire sans l’implication de tous les acteurs. Chaque entité, des autorités aux communautés locales, doit contribuer à la protection de cet espace de plus d’un million d’hectares », a-t-il insisté. Il appelle ainsi les collectivités à s’engager davantage, notamment en sensibilisant les populations aux enjeux de conservation et en prenant des initiatives pour décourager les actes d’agression environnementale.
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Un engagement pour l’avenir
Les efforts de l’OIPR et de ses partenaires démontrent l’engagement de la Côte d’Ivoire à protéger ce patrimoine mondial. Le PNC, reconnu pour sa biodiversité exceptionnelle, est désormais en meilleure santé et bénéficie d’un soutien solide pour poursuivre sa préservation. Avec le nouveau PAG, les parties prenantes espèrent inscrire le parc dans une dynamique de gestion durable et inclusive, garantissant ainsi sa pérennité pour les générations futures.
As-Sobour