Sacré Ballon d’Or 2024, l’Espagnol Rodri, milieu de terrain de Manchester City, voit son triomphe terni par la polémique suscitée par le Real Madrid, mécontent de la deuxième place de Vinicius Jr. Tandis que le choix de Rodri fait débat, le sacre sans contestation de l’Espagnole Aitana Bonmati chez les femmes et de Lamine Yamal comme meilleur jeune mettent en lumière la domination espagnole. Retour sur une édition marquée par des choix forts et des distinctions mémorables.
Ballon d’Or 2024 : une saison mémorable pour Rodri
Le palmarès de Rodri en 2024 parle de lui-même. Joueur clé de Manchester City, il a contribué aux victoires du club en championnat d’Angleterre et en Coupe du Monde des clubs, avant de mener l’Espagne à la victoire lors de l’Euro. Couronné meilleur joueur de cette compétition européenne, il est salué par le Centre international d’étude du sport (CIES) comme l’un des joueurs les plus « impactants » du football actuel grâce à son sens du jeu, ses qualités défensives, sa précision de passe et sa vision stratégique.
En mai dernier, il était même considéré comme le prototype du milieu de terrain moderne, une reconnaissance pour un joueur qui incarne un équilibre parfait entre technique et impact physique.
Cependant, son élimination en quart de finale de la Ligue des champions face au Real Madrid et à Vinicius Jr n’a fait que renforcer les réclamations des supporters madrilènes, qui estiment que ce trophée aurait dû revenir à leur prodige brésilien.
Le boycott du Real Madrid
Le Real Madrid, mécontent de cette décision, a boycotté la cérémonie, marquant ainsi son désaccord. Vinicius Jr, auteur d’une saison exceptionnelle avec 26 buts et 11 passes décisives, est perçu comme le méritant de ce prestigieux trophée par de nombreux observateurs. Djibril Cissé, ancien international français, n’a pas caché sa préférence pour Vinicius, soulignant l’importance de la Ligue des champions, remportée par le Real, dans l’évaluation des performances des joueurs.
Ce trophée, acquis dans un contexte de haute compétition, est souvent considéré comme un critère de choix pour le Ballon d’Or. Ainsi, le manque de reconnaissance de Vinicius, qui avait pourtant largement contribué aux victoires de son club, a déclenché des débats animés au sein de la communauté footballistique.
Dani Carvajal, autre joueur du Real, complète néanmoins le podium aux côtés de Vinicius Jr et Rodri. Seul défenseur à avoir remporté la Ligue des champions et l’Euro cette année, il aurait également pu prétendre à ce titre. Toutefois, cette reconnaissance ne suffit pas à calmer les tensions autour de la sélection finale.
Aitana Bonmati, un sacre sans équivoque chez les femmes
À l’inverse du Ballon d’Or masculin, le trophée féminin n’a laissé place à aucune controverse. La milieu de terrain du FC Barcelone, Aitana Bonmati, remporte son second Ballon d’Or consécutif, confirmant sa domination sur le football féminin. À 26 ans, elle incarne un talent incontesté, souvent comparée à l’illustre Andrés Iniesta pour sa vision du jeu et sa technique. Elle devance ses coéquipières Caroline Graham Hansen et Salma Paralluelo, montrant la suprématie du FC Barcelone et de l’équipe espagnole dans le monde du football féminin.
Le sacre de Bonmati s’inscrit dans une série impressionnante de succès pour le Barça, dont les joueuses occupent les premières places depuis quatre éditions consécutives, soulignant la place prédominante du football féminin espagnol et catalan.
Les jeunes talents et distinctions au Ballon d’Or 2024
Outre les distinctions de Rodri et Bonmati, cette édition a mis en lumière les jeunes talents du football. Lamine Yamal, attaquant prodige de 17 ans du FC Barcelone, s’est vu décerner le Trophée Kopa, récompensant le meilleur jeune joueur de moins de 21 ans. Figure montante du football espagnol, Yamal s’est imposé comme un atout majeur de la sélection espagnole à l’Euro. À seulement 17 ans, il a également terminé 8e au classement général du Ballon d’Or, une performance remarquable qui souligne son potentiel et sa maturité sur le terrain.
Ballon d’Or 2024: l’Espagnol Rodri sacré dans la polémique
Le Trophée Gerd Müller, quant à lui, a été partagé entre Harry Kane et Kylian Mbappé, respectivement à Bayern Munich et au Real Madrid, pour leurs prouesses de buteurs. Emiliano Martinez, d’Aston Villa, remporte pour sa part le Trophée Lev Yachine de meilleur gardien, renforçant la présence argentine parmi les élites du football mondial.
Un palmarès riche en émotions
Malgré la polémique autour de Rodri, la 68e édition du Ballon d’Or a offert un palmarès riche et diversifié, récompensant les talents et efforts de joueurs et joueuses aux parcours impressionnants. La sélection de Carlo Ancelotti comme entraîneur masculin de l’année et d’Emma Hayes chez les femmes, témoigne également du travail stratégique qui sous-tend les succès de leurs équipes respectives.
Enfin, le Prix Sócrates a été attribué à Jennifer Hermoso pour son engagement social, illustrant la reconnaissance croissante du rôle des sportifs dans les causes sociales et humanitaires.
Ballon d’Or 2024 : la victoire de Rodri et le succès du football espagnol
Si le Ballon d’Or 2024 a suscité des débats, il rappelle aussi la complexité de l’attribution de ce prix prestigieux. Chaque performance, chaque trophée et chaque joueur fait l’objet d’interprétations et d’attentes diverses selon les perspectives. Pour Rodri, ce Ballon d’Or marque l’accomplissement d’une saison exceptionnelle. Pour Vinicius et le Real Madrid, il reste un goût d’inachevé, alimentant encore et toujours les passions du monde du football.
Jean Michel