L’Autorité de Régulation des Jeux de Hasard (ARJH) a entamé ce jeudi 7 novembre 2024, à Bondoukou, une campagne de sensibilisation visant à informer les autorités préfectorales sur les dangers et les répercussions des jeux de hasard illicites en Côte d’Ivoire. Ce lancement s’est déroulé en présence de Kouadio Gbangbo André, Préfet de la région du Gontougo, entouré de nombreux secrétaires généraux de préfecture et de sous-préfets.
Sensibilisation par l’ARJH sur les dangers des jeux de hasard illégaux
Jules Dally, Président du Conseil de Régulation de l’ARJH, a rappelé l’importance de cette campagne pour contrer la prolifération des jeux de hasard non réglementés, qui ont pris de l’ampleur en Côte d’Ivoire avec l’évolution des technologies. Selon M. Dally, l’implication des autorités locales est essentielle pour faire respecter la loi n°2020-480 du 27 mai 2020, qui encadre juridiquement les jeux de hasard en Côte d’Ivoire.
L’essor des plateformes en ligne a favorisé l’apparition de nouveaux types de jeux et d’acteurs illicites, entraînant des pratiques comme le blanchiment d’argent et le financement de réseaux criminels.
Jules Dally
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L’enjeu principal de l’ARJH est de protéger la jeunesse ivoirienne, exposée aux risques de dépendance liés aux jeux. Les jeux non autorisés attirent des mineurs, plus vulnérables à l’addiction, car ces opérateurs ne respectent pas les restrictions d’âge. Selon M. Dally, « protéger les mineurs de ces pratiques est essentiel pour l’ARJH ».
Des répercussions économiques alarmantes
Outre les risques sociaux, les jeux illicites entraînent des pertes économiques majeures. En 2018, une étude de la Loterie Nationale de Côte d’Ivoire (LONACI) a identifié plus de 500 sites illégaux accessibles en Côte d’Ivoire, générant un chiffre d’affaires estimé à 6 milliards de francs CFA. Les pertes fiscales associées à ces activités s’élèvent à 180 millions de francs CFA par an. En parallèle, un jeu illégal surnommé « Loto Ghanéen », avec 5 000 points de vente dans le pays, réalise un chiffre d’affaires d’environ 36 milliards de francs CFA, engendrant un manque à gagner fiscal d’environ 1,08 milliard de francs CFA.
Le préfet Kouadio Gbangbo André a exprimé son inquiétude face aux conséquences économiques et sécuritaires de cette situation. Il a mis en garde contre l’usage potentiel des jeux illicites et de l’orpaillage clandestin comme moyens de financement pour des activités djihadistes dans les régions frontalières du Gontougo et du Bounkani.
L’implication des autorités préfectorales : un levier essentiel
L’ARJH compte sur la collaboration du corps préfectoral pour sensibiliser les populations locales et éradiquer les jeux illicites. Le directeur général de l’ARJH, Okou Hyacinthe, a insisté sur l’importance de cette tournée : « La sensibilisation fait partie de nos missions. Avec l’aide des préfets et sous-préfets, nous pouvons diffuser le message aux populations et atteindre nos objectifs. » Cette coopération permettra de multiplier les relais de l’ARJH dans les villages et régions, afin de renforcer la législation et de protéger les plus vulnérables.
Tournée de l’ARJH pour lutter contre les jeux non autorisés en Côte d’Ivoire
Jules Dally a rappelé que l’exploitation des jeux de hasard est strictement réglementée et nécessite l’autorisation préalable de l’ARJH. « Toute personne ou entreprise opérant sans autorisation s’expose à des sanctions pénales et administratives, » a-t-il affirmé, soulignant l’engagement de l’ARJH à maintenir un cadre légal respectueux.
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L’ARJH encourage vivement les autorités préfectorales à soutenir cette lutte pour préserver l’économie et la jeunesse ivoiriennes des dangers liés aux jeux de hasard non réglementés. M. Dally a conclu en appelant chacun à jouer un rôle actif dans cette campagne :
Il en va de l’avenir de nos enfants et de la protection de notre économie.
Jules Daly
Ainsi, en sensibilisant les autorités locales, l’ARJH entend instaurer une vigilance accrue dans toutes les régions, notamment celles situées aux frontières, où les risques de dérapage sont plus élevés. Cette démarche vise à prévenir les effets néfastes de ces activités, à protéger les données personnelles des joueurs, et à promouvoir un secteur de jeux plus transparent et réglementé en Côte d’Ivoire.
Jean Michel