Depuis le lundi 28 octobre 2024, des agents des directions régionales des ressources animales et halieutiques de Bounkani et du Gontougo se forment à Bouna sur l’application OCI-SV, un outil mobile innovant pour surveiller la santé de la faune sauvage. Ce dispositif, mis en place par le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques, facilite la collecte et la transmission en temps réel des données sanitaires. Cette formation vise à renforcer la réactivité face aux menaces zoonotiques, contribuant à la protection de la santé publique.

L’Outil de Collecte de Données OCI-SV : Une révolution numérique
L’application OCI-SV (Outil de Collecte d’Informations Sanitaires et Vétérinaires) permet la saisie et la transmission en temps réel des données de terrain vers une base nationale, éliminant les délais qui limitaient jusqu’à présent la réactivité des équipes de santé vétérinaire. La sous-directrice de la réglementation et de l’information zoosanitaire à la Direction des services vétérinaires (DSV), Dr N’guessan Thècle Céline, explique que, jusqu’à récemment, la collecte des données sanitaires était effectuée sur papier.
La candidature de Jean-Louis Billon crée des tensions au sein du PDCI-RDA
Ce processus manuel, lourd et souvent retardé par des erreurs humaines, entraînait non seulement des pertes de données, mais également une réactivité réduite dans le suivi des pathologies.
N’guessan Thècle Céline
La transmission tardive des informations, parfois plusieurs mois après la collecte, empêchait une intervention rapide face aux menaces sanitaires, a ajouté Dr N’guessan.
Avec l’introduction de l’application OCI-SV, les agents des régions de Bounkani et du Gontougo peuvent désormais, grâce à leurs smartphones, saisir et envoyer les informations directement depuis le terrain. « Cette application est un pas de géant dans la surveillance épidémiologique, car elle permet d’agir immédiatement en cas de suspicion de maladie et facilite la riposte sanitaire », précise Dr N’guessan.
L’importance cruciale de la surveillance de la faune sauvage
La surveillance de la faune sauvage revêt une importance stratégique en raison du risque de transmission de maladies des animaux sauvages aux populations humaines. Les données de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) révèlent que 72% des 60 maladies infectieuses émergentes proviennent de la faune sauvage. Sur les six dernières décennies, près de 144 maladies humaines causées par des agents pathogènes d’origine animale ont affecté la santé publique, ce qui montre l’ampleur des risques sanitaires.
La formation des agents en cours à Bouna permettra de renforcer la vigilance sur les maladies zoonotiques, c’est-à-dire les maladies transmissibles de l’animal à l’homme. À travers cette initiative, le MIRAH vise à anticiper les menaces et à prévenir les crises sanitaires qui peuvent résulter de l’interaction entre l’homme et la faune. Cette capacité accrue de détection rapide des risques est d’autant plus importante dans des régions comme le Bounkani et le Gontougo, où la biodiversité et l’interaction avec la faune sauvage sont importantes.

L’impact de l’outil OCI-SV en Côte d’Ivoire
Les agents des régions de Bounkani et du Gontougo participant à cette formation, qui s’étend jusqu’au jeudi 31 octobre 2024, acquièrent non seulement des compétences techniques, mais aussi un savoir-faire en gestion des crises sanitaires.
Sahara occidental : Macron réaffirme son soutien à la souveraineté marocaine
En plus de l’utilisation de l’application, ils sont formés aux procédures de sécurité sur le terrain et aux bonnes pratiques de collecte de données, ce qui leur permettra d’optimiser la surveillance et la réactivité dans leurs régions respectives. La formation inclut également des modules sur l’analyse des données recueillies, permettant ainsi aux agents de comprendre les tendances sanitaires et d’agir en conséquence.
Une initiative du MIRAH pour prévenir les crises sanitaires
Cette formation est une composante essentielle du projet Pro Dangers Sanitaires, initié par le MIRAH pour renforcer les capacités locales en matière de santé animale. Selon Dr N’guessan, ce dispositif participe non seulement à la protection de la santé humaine, mais également à la conservation de la faune sauvage en Côte d’Ivoire. En misant sur la digitalisation et la formation des agents de terrain, le MIRAH crée un modèle de surveillance capable de répondre efficacement aux risques sanitaires émergents.
Nous avons aujourd’hui les moyens de détecter et d’agir face aux pathologies liées à la faune sauvage. Cette réactivité est fondamentale pour protéger nos populations et maintenir l’équilibre des écosystèmes.
N’guessan Thècle Céline
OCI-SV : un outil clé pour la protection de la santé publique en Côte d’Ivoire
À terme, ce dispositif numérique contribuera à la construction d’un système sanitaire plus résilient, où les informations critiques sont disponibles en temps réel pour permettre des décisions rapides. Les agents des régions de Bounkani et du Gontougo, formés à l’utilisation de l’OCI-SV, auront un rôle de sentinelle dans la surveillance des zones sensibles, veillant à limiter les impacts sanitaires sur les populations humaines.
Ce programme de formation illustre ainsi la volonté du gouvernement ivoirien d’adopter des solutions innovantes pour faire face aux défis de santé publique liés à l’interaction entre l’homme et la faune sauvage.
As-Sobour