Le changement climatique exerce une pression croissante sur les ressources naturelles, amplifiant les tensions sociales et économiques dans de nombreuses régions. Dans ce contexte, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), en partenariat avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), a initié un programme de sensibilisation à Bouna, une ville du nord-est de la Côte d’Ivoire. Cette initiative, qui s’inscrit dans le projet « Renforcer la résilience aux risques liés au changement climatique pour la paix et la stabilité socio-économique », vise à impliquer activement les femmes dans la lutte contre les effets néfastes du climat tout en renforçant la cohésion sociale.
Comment les femmes de Bounkani luttent-elles contre les effets du changement climatique en Côte d’Ivoire ?
Le vendredi 1er novembre 2024, des dizaines de femmes de la région du Bounkani se sont réunies à l’espace ami des femmes de Bouna pour échanger autour des enjeux du changement climatique. Cet événement a permis d’informer les participantes sur les effets du climat sur la sécurité et la stabilité de la région, tout en leur fournissant des outils pour mieux résister à ces changements.
Selon Lyse, cheffe de la délégation PNUE-OIM, cette rencontre s’est déroulée dans une ambiance « conviviale et constructive ». « Les impacts du changement climatique affectent chaque citoyen, plus particulièrement les femmes », a-t-elle précisé, ajoutant que le projet abordera des solutions pratiques pour renforcer la résilience des populations locales.
La démarche s’appuie sur une approche écosystémique, où les échanges sont perçus comme essentiels pour bâtir un avenir durable. Cette initiative vise à former et à responsabiliser les femmes de Bounkani, qui jouent un rôle clé dans la gestion des ressources locales, afin de leur permettre de participer activement aux solutions pour pallier les effets du changement climatique.
L’implication des femmes pour une paix durable
Les conflits liés à l’accès aux ressources, notamment entre agriculteurs et éleveurs, sont récurrents dans la région de Bounkani. Face à cette situation, le projet prévoit l’élaboration d’un outil de suivi de la transhumance, avec l’appui technique du Réseau Bilital Maroobé. Cet outil permettra de recueillir des données pour une gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), sécurisant ainsi les corridors de transhumance et améliorant l’accès aux services pastoraux.
Affissata Ouattara, présidente de l’Union des femmes pour le développement de Bouna, a souligné l’importance de cette démarche : « Le changement climatique est l’affaire de tous. En tant que femmes, nous devons nous engager pour sensibiliser les populations, notamment à Govitan et Sagba, aux effets du changement climatique, qui sont à l’origine des conflits entre éleveurs et agriculteurs ». L’implication des femmes dans la sensibilisation et la médiation entre les différents acteurs locaux est perçue comme un vecteur de paix, permettant de renforcer la stabilité sociale.
Quelles initiatives sont mises en place pour sensibiliser aux impacts du changement climatique dans la région de Bounkani ?
Pour soutenir la résilience économique de la région, le projet envisage des améliorations concrètes dans l’accès à l’eau pour l’agriculture et l’élevage, deux piliers de l’économie locale. Des infrastructures adaptées seront mises en place pour assurer un approvisionnement régulier en eau, même lors des périodes de sécheresse. Ainsi, le projet permettra aux éleveurs de trouver de l’eau pour leur bétail et aux agriculteurs de cultiver en toute sérénité. Affissata Ouattara voit là une avancée majeure : « À terme, c’est tout le monde qui y gagne ».
Le PNUE et l’OIM, en collaboration avec les autorités locales et des organisations partenaires, travaillent également à renforcer les capacités des services techniques de l’État. Cet accompagnement est crucial pour intégrer les risques climatiques dans les plans de développement régionaux, contribuant ainsi à un développement durable et inclusif.
Des premiers résultats encourageants
Un premier atelier avait déjà permis d’identifier les zones critiques pour la transhumance, mettant en avant les zones prioritaires nécessitant une intervention pour optimiser l’accès à l’eau. Ces réunions préliminaires ont posé les bases d’une collaboration étroite entre les différents acteurs locaux, facilitant l’appropriation du projet par la communauté.
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Les femmes de Bounkani sont désormais conscientes des enjeux climatiques et du rôle qu’elles peuvent jouer dans la préservation de la paix dans leur région. Leur engagement est essentiel pour construire un avenir où les ressources seront gérées de manière responsable, et où les conflits entre éleveurs et agriculteurs seront atténués. Pour elles, ce projet représente non seulement un soutien technique, mais aussi une reconnaissance de leur rôle fondamental dans la préservation de l’environnement et de la cohésion sociale.
Ce programme de sensibilisation et d’appui montre comment les femmes de Bounkani s’affirment comme des actrices incontournables de la lutte contre le changement climatique et pour la paix. Grâce à des initiatives comme celle-ci, soutenues par le PNUE, l’OIM et des partenaires techniques, la région du Bounkani peut envisager un avenir plus stable et résilient face aux défis climatiques.
As-Sobour