À l’approche de l’élection présidentielle américaine de 2024, l’ancien président Donald Trump se distingue par un discours empreint de rhétorique anti-migrants. Lors d’un rassemblement tenu au Madison Square Garden de New York, Trump a annoncé une politique stricte d’expulsions massives qu’il promet d’entamer dès son premier jour de présidence s’il est élu. Sa démarche s’accompagne d’un ton qui vise à susciter une certaine crainte des migrants, qu’il désigne comme une « invasion » menaçant la sécurité et l’économie américaines. Cette approche, perçue par les démocrates et certains de ses opposants républicains comme une démagogie, souligne la volonté de Trump de séduire une base électorale résolument conservatrice en réveillant des sentiments nationalistes et protectionnistes.

Une rhétorique anti-migrants inflammatoire et controversée
L’ancien président, bien qu’accusé par ses détracteurs de tendance autoritaire, a reçu le soutien d’alliés prêts à défendre sa vision radicale. Pourtant, même certains de ses plus fervents partisans ont exprimé des inquiétudes quant aux propos tenus lors de ce rassemblement. David Rem, ancien candidat au Congrès, a notamment qualifié la candidate démocrate Kamala Harris de « diable » et « antéchrist », des termes jugés extrêmes même pour le climat tendu de cette campagne.
Tony Hinchcliffe, humoriste controversé, a pour sa part ridiculisé Porto Rico en le désignant comme une « île flottante d’ordures », suscitant la condamnation de nombreux critiques, bien que la porte-parole de la campagne de Trump, Danielle Alvarez, ait tenté de désamorcer la situation en affirmant que cette blague ne reflétait pas les opinions de son candidat.
Un discours marqué par l’économie et la peur des migrants
En parallèle de sa rhétorique anti-migrants, Trump a intégré dans son discours un axe économique fort. Il s’adresse aux Américains mécontents de l’inflation et des coûts de la vie, promettant une « fin de l’inflation » et le retour d’une économie florissante. Trump fait également miroiter des avantages fiscaux pour les aidants familiaux, une proposition qui pourrait séduire une partie de l’électorat plus modéré, préoccupée par le bien-être social. En posant la question provocatrice « Êtes-vous mieux loti qu’il y a quatre ans ? », Trump cherche à attirer l’attention sur les difficultés économiques sous la présidence actuelle et à positionner sa campagne comme un espoir de renouveau.
J’aimerais commencer par poser une question très simple : êtes-vous mieux loti maintenant qu’il y a quatre ans ?
Donald Trump
Ce message pourrait néanmoins être perçu comme simpliste, selon les économistes, car il lie directement les migrants aux difficultés économiques rencontrées par la population, une équation rejetée par de nombreux experts. Selon eux, cette stratégie vise davantage à attiser des peurs irrationnelles plutôt qu’à proposer des solutions fondées sur des faits.
Trump et l’immigration : une campagne 2024 marquée par une rhétorique anti-migrants
Dans les derniers jours de cette campagne, l’Amérique semble plus divisée que jamais. Les avertissements de Trump, qui déclare vouloir gouverner avec une main de fer pour protéger le pays de « l’ennemi intérieur », ont accentué le sentiment de crainte quant à un éventuel mandat sans compromis. En réponse, les démocrates, avec Kamala Harris en tête, dénoncent une menace pour la démocratie, rappelant les événements du 6 janvier 2021. Cette référence à l’attaque du Capitole vise à souligner ce que les démocrates perçoivent comme une dérive autoritaire chez Trump.
Le gouverneur démocrate du Minnesota, Tim Walz, a rappelé un événement similaire ayant eu lieu dans la même arène en 1939, où un rassemblement pro-nazi avait marqué les esprits de l’époque. En établissant ce parallèle, les démocrates cherchent à faire comprendre aux électeurs qu’un retour de Trump pourrait compromettre les valeurs fondamentales de l’Amérique, un message martelé dans les discours de Harris et des principaux leaders démocrates.

Harris contre Trump : un choix décisif pour l’avenir de l’Amérique
La candidate démocrate, Kamala Harris, recentre sa campagne sur des propositions économiques et sociales concrètes, telles que la protection des droits reproductifs et une meilleure couverture de santé par Medicare pour les soins à domicile. Elle appelle les électeurs à tourner la page des années Trump, en promettant de restaurer un climat de stabilité et de respect des institutions. Son approche contraste avec celle de Trump, qu’elle accuse de diviser le pays avec des discours de haine et de désinformation.
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Cependant, certains démocrates s’inquiètent que cet argument ne soit pas aussi percutant que les promesses économiques concrètes de Trump, qui s’adressent directement aux frustrations quotidiennes des électeurs. Le super PAC Future Forward a même suggéré que se concentrer uniquement sur la dénonciation du « fascisme » de Trump pourrait ne pas être aussi efficace que de mettre en avant des solutions économiques qui profiteraient aux électeurs.
L’impact de la politique anti-migrants de Trump sur les électeurs américains
À une semaine du vote, les sondages montrent une égalité quasi parfaite entre les deux candidats dans les États clés. Avec plus de 40 millions d’électeurs ayant déjà voté par anticipation, la course pourrait se jouer sur quelques dizaines de milliers de voix dans les États pivots tels que la Pennsylvanie, le Michigan et la Caroline du Nord. Cette polarisation et l’intensité de la campagne laissent présager une élection qui risque d’être fortement contestée, exacerbant les tensions et les divisions qui déchirent le pays.
Alors que Trump promet de ramener un « rêve américain » exclusif et nationaliste, Harris s’engage pour une Amérique inclusive et unie. L’issue de cette élection marquera sans doute un tournant décisif pour l’avenir de la démocratie américaine, alors que le pays s’apprête à choisir entre deux visions radicalement opposées de ce que signifie être Américain.
Alfred Zeus