L’exportation illégale de produits agricoles constitue un enjeu majeur pour l’économie ivoirienne. Depuis le lancement de l’opération « Verrou 322 » le 2 octobre 2024, les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire, en collaboration avec les corps paramilitaires, ont intensifié leur lutte contre ce phénomène. Cette opération, qui vise à préserver les ressources agricoles du pays, a récemment permis de dévoiler un vaste réseau d’exportation illicite impliquant des autorités administratives et militaires dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Réseaux d’exportation illicite de produits agricoles : un défi pour la Côte d’Ivoire
Selon un communiqué du Bureau d’information et presse des Armées (BIPA), diffusé le mardi 14 janvier 2025, des enquêtes approfondies ont permis de mettre en lumière la complicité d’autorités locales dans l’exportation illicite de produits agricoles vers un pays voisin. Ces produits, principalement des noix de cajou, sont exportés frauduleusement, privant ainsi l’économie ivoirienne de revenus cruciaux.
Parmi les autres zones les plus touchées figurent les départements de Bondoukou, Bouna, Tanda, et Agnibilékro, où des trafics à grande échelle étaient organisés pour acheminer les produits agricoles vers le Ghana. Ces pratiques, souvent opérées « à ciel ouvert », représentent une menace directe pour l’économie nationale.
La déclaration d’Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement
« Ce que vous devez savoir, c’est que il y a régulièrement de la fuite de nos matières premières (café, cacao) pour ce qui concerne ce binôme, mais également de l’anacarde et des graines de coton. Le gouvernement a décidé de protéger donc nos frontières contre cette fuite de nos matières premières ».
C’est dans ce cadre-là qu’après enquête, il a été découvert dans la zone Sipilou un vaste réseau de trafic frauduleux du cacao. C’est ainsi que des sanctions ont été prises ».
Amadou Coulibaly
Des sanctions exemplaires pour les complices
Face à la gravité des faits, le chef d’état-major général des Armées, le général de corps d’armée Lassina Doumbia, a annoncé des sanctions immédiates. Celles-ci incluent :
- La révocation du préfet du département de Sipilou.
- Le limogeage du commissaire de police de la ville.
- La destitution du chef du détachement des Forces Armées de Côte d’Ivoire (FACI).
- La mise à l’écart du commandant de la brigade de Gendarmerie.
- Le remplacement du chef du Bureau des douanes.
Ces mesures administratives sont accompagnées d’enquêtes judiciaires pour poursuivre les responsables devant la justice.
« Nous devons agir ensemble pour sauvegarder notre économie nationale », a affirmé le général Doumbia, en appelant à une mobilisation générale et à la responsabilité citoyenne face à ces pratiques préjudiciables.
L’impact économique alarmant de l’exportation illégale de noix de cajou sur le marché ivoirien
Le trafic illégal de produits agricoles, notamment les noix de cajou, entraîne plusieurs conséquences :
- Perte de revenus fiscaux : Les produits exportés illégalement échappent aux taxes, réduisant les ressources disponibles pour le développement national.
- Affaiblissement du marché intérieur : En privant le marché local de matières premières, ces pratiques affectent les entreprises nationales.
- Baisse de la compétitivité agricole : L’économie ivoirienne perd en production et en visibilité sur le marché international.
Selon un rapport du ministère de l’Agriculture, les pertes dues à l’exportation illégale de produits agricoles sont estimées à plusieurs milliards de FCFA chaque année.
Un signal fort aux contrevenants
L’opération « Verrou 322 » envoie un message clair : l’impunité pour les exportateurs illégaux et leurs complices ne sera plus tolérée. Cette initiative vise non seulement à démanteler les réseaux, mais également à dissuader les individus tentés par ces pratiques.
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À titre d’exemple, des saisies massives ont été réalisées dans plusieurs localités frontalières. À Bondoukou, les trafiquants exportent frauduleusement chaque année des tonnes de noix de cajou vers le pays voisin.
Une collaboration nécessaire pour freiner l’exportation illégale de produits agricoles
Pour garantir le succès de cette opération, une collaboration active entre toutes les parties prenantes est essentielle :
- Les agriculteurs doivent signaler les activités suspectes.
- Les autorités locales doivent renforcer les contrôles.
- Les citoyens doivent être sensibilisés aux conséquences économiques et sociales de ces pratiques.
De plus, des campagnes de sensibilisation, soutenues par des partenariats avec des organisations agricoles, pourraient aider à mobiliser les communautés rurales et à renforcer la traçabilité des produits agricoles.
Opération « Verrou 322 » : une réponse à l’exportation illégale de produits agricoles
L’opération « Verrou 322 » marque un tournant dans la lutte contre l’exportation illégale de produits agricoles en Côte d’Ivoire. En sanctionnant les responsables et en démantelant les réseaux, les autorités envoient un message fort : protéger les ressources agricoles est une priorité nationale. La réussite de cette initiative dépendra de la vigilance collective et de l’engagement continu des différents acteurs pour préserver l’économie et les moyens de subsistance des populations ivoiriennes.
Jacques Anderson