La candidature de Jean-Louis Billon crée des tensions au sein du PDCI-RDA

Ivoire24h
La candidature de Jean-Louis Billon crée des tensions au sein du PDCI-RDA

Mardi 29 octobre 2024, à Abidjan, Soumaïla Bredoumy, porte-parole du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), a émis des doutes concernant la candidature de Jean-Louis Billon pour l’élection présidentielle d’octobre 2025. Bien que M. Billon, ancien ministre du Commerce et cadre influent du PDCI, ait déclaré sa volonté de briguer la magistrature suprême, son initiative ne semble pas conforme aux règles internes du parti, comme le souligne M. Bredoumy.

Enjeux et réactions autour de la candidature de Jean-Louis Billon en 2025
M. Soumaïla Bredoumy a évoqué l’absence de processus formel au sein du PDCI pour valider la candidature de M. Billon

La candidature de Jean-Louis Billon pour l’élection présidentielle est-elle prématurée ?

Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi, M. Soumaïla Bredoumy a évoqué l’absence de processus formel au sein du PDCI pour valider la candidature de M. Billon. « Le parti n’a pas ouvert de candidature à la convention », a-t-il affirmé, suggérant que Jean-Louis Billon pourrait se précipiter. Cette déclaration vient à la suite de l’annonce publique de M. Billon, faite le 25 octobre 2024 à Dabakala, où il a réaffirmé sa décision de concourir pour la présidentielle de 2025, et sa ferme intention de l’emporter. Les mots de M. Bredoumy sont clairs.

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Si on pense qu’on peut gagner sans le PDCI-RDA, ce n’est pas la peine de nous emmerder.

Soumaïla Bredoumy

Cette remarque laisse transparaître les tensions potentielles au sein du parti et souligne l’importance de respecter les mécanismes internes. Pour le porte-parole du PDCI, la Convention est un passage obligatoire, devant précéder toute candidature officielle. Ainsi, il n’hésite pas à rappeler que ceux qui souhaitent se présenter devront patienter jusqu’à ce que le processus de sélection soit ouvert par les instances du parti.

Candidature de Jean-Louis Billon : respect des statuts du PDCI en question

Dans son allocution, M. Bredoumy a insisté sur le respect des statuts du parti. « Apprenons à respecter nos propres textes », a-t-il martelé, en ajoutant que la stabilité politique dépend aussi de l’observation stricte des règles établies. À ses yeux, tout prétendant à la présidence qui ne respecte pas les statuts du PDCI pourrait avoir des difficultés à honorer la Constitution en cas de victoire.

Jean-Louis Billon, conscient de cette exigence de transparence et de respect des institutions, a également réclamé, dans ses déclarations, la convocation d’un Bureau politique suivi du 13e congrès ordinaire. Pour lui, il est nécessaire de rassembler les membres du parti et de choisir, par un processus démocratique, le candidat le plus apte à représenter le PDCI en 2025. Cela révèle une volonté d’inscrire sa démarche dans la légitimité institutionnelle du parti, même si son annonce précipitée peut être perçue comme un acte audacieux.

Une situation financière préoccupante selon le PDCI

Lors de la conférence de presse, le porte-parole du PDCI a également abordé la question de la dette publique et du budget de la Côte d’Ivoire, critiquant sévèrement la gestion du gouvernement actuel dirigé par le RHDP. M. Bredoumy a rappelé que le pays fait face à un « déficit budgétaire chronique » et à une dette atteignant entre 30.000 et 35.000 milliards de francs CFA. Le déficit annuel, qui se creuse d’année en année, souligne, selon lui, une gestion économique insoutenable qui pèse sur les citoyens et menace la stabilité économique du pays.

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Pour le PDCI, une alternative politique pourrait être nécessaire pour corriger cette trajectoire et instaurer une gestion plus rigoureuse des finances publiques. Ces propos visent à accentuer la nécessité de changement, en faveur d’une administration qui serait capable de réduire la dette et de mettre en place des politiques budgétaires plus équilibrées.

L’énigme autour de la succession de Bédié

Interrogé sur la rumeur selon laquelle Jean-Louis Billon serait le « dauphin » politique de feu Henri Konan Bédié, ancien président du PDCI et figure historique de la politique ivoirienne, M. Bredoumy a balayé cette idée d’un revers de la main. « Ce testament, Bédié ne me l’a pas dit », a-t-il répondu, réaffirmant ainsi l’importance de respecter la volonté du défunt président du parti sans interprétations arbitraires.

L’enjeu de l’enrôlement des électeurs

Par ailleurs, le porte-parole a exprimé des préoccupations relatives au processus d’enrôlement sur la liste électorale, actuellement en cours. Il a souligné des irrégularités, notamment l’exigence d’extraits de naissance à l’intérieur du pays, alors que le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, avait affirmé que cela n’était pas requis. Ces obstacles pourraient, selon M. Bredoumy, limiter la participation de certains citoyens, surtout en zones rurales.

Enjeux et réactions autour de la candidature de Jean-Louis Billon en 2025

À un an de l’échéance électorale, la déclaration de M. Jean-Louis Billon et la réponse officielle du PDCI mettent en évidence les défis internes du parti face à l’élection présidentielle. Le respect des statuts et des institutions, les enjeux économiques, ainsi que les modalités d’enrôlement des électeurs, semblent être des éléments centraux du débat.

Pour le PDCI, la route vers 2025 nécessite de solides bases démocratiques et une unité de ses membres. M. Billon, bien qu’ambitieux, devra patienter jusqu’à la convention pour voir si sa démarche pourra s’inscrire dans le cadre du parti et répondre aux attentes d’une population en quête de stabilité économique et de transparence démocratique.

Jacques Anderson

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