L’inauguration de deux laboratoires à l’Université Péléforo Gon Coulibaly (UPGC) de Korhogo, orchestrée le 9 novembre 2024 par le Ministre Fidèle Gboroton Sarassoro, marque une étape clé dans le renforcement des infrastructures de recherche en Côte d’Ivoire. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet des Chaînes de Valeur Compétitives pour l’Emploi et la Transformation Économique (PCCET), un projet financé par la Banque Mondiale pour une durée de six ans (2021-2027) à hauteur de 200 millions de dollars USD. En plus de ces laboratoires de micropropagation in vitro et de contrôle qualité, la cérémonie a aussi été l’occasion de clôturer la formation de 6 000 femmes et jeunes dans le cadre du Programme Karité Ivoire (PKI).
Inauguration des laboratoires de contrôle qualité du karité à l’Université Péléforo Gon Coulibaly (UPGC) de Korhogo
Ces nouveaux laboratoires, baptisés en l’honneur de Feu Amadou Gon Coulibaly, ancien Premier Ministre, représentent une avancée majeure pour l’UPGC. Professeur Coulibaly Aoua Sougo, présidente de l’université, a souligné l’importance de ces équipements de pointe pour la recherche appliquée, notamment dans le contrôle de qualité du beurre de karité. Cette démarche vise à faire de l’UPGC un centre de recherche de référence en Côte d’Ivoire, notamment dans le domaine de l’agropastoral.
Ces laboratoires constitueront des lieux d’apprentissage pour les étudiants, en particulier ceux des cycles supérieurs, qui y acquerront des compétences en recherche et en méthodologie scientifique. Ils faciliteront également la collaboration avec d’autres institutions de recherche et entreprises.
Professeur Coulibaly Aoua Sougo
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Le PKI, en tant que sous-composante du PCCET, est dédié à la valorisation de la filière karité en Côte d’Ivoire, un secteur porteur pour les agriculteurs locaux. Avec la collaboration du Centre Africain de Recherches et d’Applications sur le Karité (CRAK) et le Programme National de Recherche sur le Karité de l’UPGC, le PKI a permis de former des femmes et des jeunes aux métiers spécifiques de la filière, notamment la production de plants de karité améliorés et la gestion des pépinières. À ce jour, 4 978 femmes, représentant 77 % des bénéficiaires, ont été formées, et 3 067 jeunes ont acquis des compétences dans les domaines du greffage et de l’entretien des plantations de karité.
Programme Karité Ivoire : renforcement des compétences locales à l’Université Péléforo Gon Coulibaly (UPGC) de Korhogo
La présidente de la coopérative de karité « Chigata » de Natio, Coulibaly Awa, a exprimé la reconnaissance des bénéficiaires envers les acteurs du programme. « Nous remercions l’État pour son appui et espérons continuer à bénéficier de formations et de financement pour nos activités. Nous nous engageons à appliquer tout ce que nous avons appris pour le développement de la chaîne de valeur du karité », a-t-elle affirmé. Ce soutien technique et financier permet aux agriculteurs d’augmenter la qualité de leur production, de valoriser les produits locaux et de mieux accéder aux marchés à haute valeur ajoutée.
Le projet s’inscrit également dans la stratégie gouvernementale « Côte d’Ivoire Solidaire » 2030, qui vise à transformer structurellement l’économie nationale et à renforcer la compétitivité de certaines chaînes de valeur agricoles comme le karité, la mangue et le palmier à huile. Professeur Adama Diawara, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, a souligné l’importance d’investir dans l’innovation pour répondre aux défis sociaux et économiques contemporains. Selon lui, ces laboratoires permettent d’élever les standards de qualité des produits ivoiriens sur le marché international, renforçant ainsi la compétitivité du pays.
L’impact des nouveaux laboratoires de karité à l’Université Péléforo Gon Coulibaly (UPGC) de Korhogo sur l’économie locale
Pour Fidèle Sarassoro, représentant le Premier Ministre lors de cette inauguration, l’objectif est clair : « La compétitivité de nos chaînes de valeurs agricoles et la transformation structurelle de notre économie sont au cœur de la politique de développement de la Côte d’Ivoire. » Cette ambition, pilotée par le Président de la République, Alassane Ouattara, se traduit par la volonté de créer des emplois, notamment pour les jeunes et les femmes. M. Sarassoro a par ailleurs rappelé que malgré les défis économiques globaux, la Côte d’Ivoire continue d’afficher des performances solides et vise à accroître la transformation locale des produits agricoles, ce qui permettra de dynamiser l’économie nationale et de diversifier les sources de revenus.
Du côté des partenaires internationaux, le représentant de la Banque Mondiale a salué le programme, précisant que le soutien à l’emploi des jeunes est un élément clé pour garantir la cohésion sociale dans les régions du nord. En se joignant à la dynamique de transformation structurelle de l’économie ivoirienne, la Banque Mondiale confirme son engagement envers le développement durable de la Côte d’Ivoire, en ligne avec le Plan National de Développement (PND) 2021-2025 et la vision 2030.
Formation des femmes et des jeunes à l’Université Péléforo Gon Coulibaly (UPGC) de Korhogo pour dynamiser la filière karité.
La mise en place de ces laboratoires et les formations offertes représentent des investissements dans le savoir-faire local et dans la modernisation de la chaîne de valeur du karité, un secteur où la Côte d’Ivoire se classe au cinquième rang mondial avec une production annuelle de 250 000 tonnes. La transformation locale de ce produit, actuellement à 32 %, devrait progresser, renforçant encore la position du pays dans ce secteur stratégique.
Georges Samba, correspondant régional